Rencontre avec Thierry Mariani

Les terminales ES ont rencontré Thierry Mariani, député de la 11ème circonscription des français de l’étranger, lors de sa visite au Vanuatu après le passage du cyclone PAM. Voici le résultat de leur travail de journaliste : un article et sous l’article deux montages radio.

 

Rencontre avec un député

Homme politique membre des Républicains, Thierry Mariani est devenu député de la 11e circonscription des français établis hors de France, après un long parcours et de nombreux autres postes. Très actif sur Twitter (https://twitter.com/thierrymariani), il commente l’actualité de manière très directe, voire provocante, sans langue de bois, provoquant parfois des polémiques.

Cinq fois député, trois fois maire, deux fois conseiller général et trois fois conseiller régional, un brin content de sa carrière, n’ayant perdu qu’une seule élection au cours de sa vie alors que comme il le dit souvent « en politique, ce qui est dur ce n’est pas d’être élu mais d’être réélu » : c’est de Thierry Mariani, actuel député de la 11e circonscription des Français établis hors de France dont je vais vous parler.

Fort d’un bac littéraire qui à l’époque s’appelait « bac A4 », et de l’apprentissage de deux langues, l’anglais et le russe (le russe, étant obligatoire pour car il était dans un école militaire, et qu’en 1976 c’était toujours la Guerre Froide) il suit pendant 5 ans des études de droit avec une spécialité dans le droit international, commercial et développement, puis, il termine ses études à l’Institut des Hautes Études des Relations Internationales. Il travaille ensuite à Usinor Export, entreprise de sidérurgie rachetée aujourd’hui par AcelorMittal, où il s’occupe des problèmes juridiques de l’exportation. « Études quelconques » se sent-il obligé de rajouter, puisqu’il n’a fait ni Normal Sup, ni l’ENA, ni aucune autre grande école que d’autres ont fréquentée, mais qu’il est tout de même parvenu à gravir les échelons.

La politique pour Thierry Mariani a surtout été une question d’opportunité, car il adhère au RPR (devenu UMP, elle-même devenue Les Républicains), alors qu’il étudie à la faculté d’Aix-en-Provence, et qu’il quitte cette ville pour Paris pour poursuivre ses études. Il acquiert alors de plus en plus de responsabilités au sein du RPR, et lorsqu’il termine ses études, Charles Pasqua lui propose de s’occuper d’une campagne électorale en Nouvelle-Calédonie, en 1988, avec Jacques Lafleur et Dick Ukeiwé. De retour en France, on lui propose d’être assistant parlementaire et de s’occuper des campagnes électorales, et il rajoute « sous forme de boutade » qu’à force de s’occuper des autres, il pouvait faire ses propres campagnes. Il se présente alors dans sa région d’origine, à savoir le Vaucluse et effectue par la suite « le parcours classique » : maire, conseiller général et enfin député.

Cette carrière fut guidée par les âmes de personnalités politiques françaises « hélas » aujourd’hui disparues, personnalités politiques comme Charles de Gaulle, qu’il n’a pas connu, mais qui a cependant joué un rôle important dans le redressement de la France ; Jacques Chirac, avec qui il se lie d’amitié et pour lequel il s’occupera des déplacements pendant deux ans, entre 1986 et 1988.

Thierry Mariani de dire « Petit à petit, lorsque vous êtes dans le milieu, vous connaissez un peu tout le monde, le hasard a fait que lorsque j’étais responsable des jeunes, la délégation à la jeunesse à la fin des années 70 au RPR, les noms vous diront peut-être quelque chose, on était cinq : il y en avait un qui s’appelait Nicolas Sarkozy, l’autre s’appelait Brice Hortefeux, le troisième s’appelait Éric Raoult, j’étais le quatrième et le cinquième s’appelait Franza. Aujourd’hui, nous sommes 4 sur 5 à avoir continué la politique.  La vie politique, c’est comme la vie de tous les jours, il y a des amitiés qui se créent, et des inimitiés aussi ».

Nous lui demandons alors quel a été son premier mandat, ce à quoi il répond qu’il a perdu sa première élection en juin 1988, de tout juste 300 voix, aux élections législatives, en « candidat un peu suicide comme on disait à l’époque ». En effet, en juin 1988, François Mitterrand – candidat socialiste – est élu pour la deuxième fois, il dissout l’Assemblée Nationale. En temps que candidat de droite, Thierry Mariani avait donc plus de chance de perdre les élections que de les gagner, ce qui ne l’a pas empêché de gagner toutes les autres puisque comme il le dit « parfois, il faut savoir perdre pour mieux préparer la suite ». Concernant les élections départementales, il est élu dans le canton dont il est originaire, au nord du Vaucluse. C’est parce qu’il a perdu aux élections législatives qu’il se fait connaître, et que quatre mois plus tard il se fait élire conseiller général, puis maire en mars 1989, conseiller régional en mars 1992, et enfin député en mars 1993. « En politique, ce qui est dur ce n’est pas d’être élu, mais d’être réélu, et c’est ce que je dis souvent. Car vous pouvez toujours raconter n’importe quoi et les gens vous trouvent sympathique, six ans après, ils vous jugent. Ne regardez pas les gens qui ont été élu mais ceux qui ont été réélus et jamais battus. Ceux-là ont réussi à séduire une fois, et à ne pas décevoir la majorité. » Je ne me représente pas en temps que conseiller régional car on ne peut pas être à la fois conseiller régional et député de la moitié de la planète, ou du moins du tiers. Il faut savoir se retirer avant que les gens vous virent. »

Souvent à l’étranger, Monsieur Mariani peut-il trouver le temps d’être présent à l’Assemblée Nationale ? Il nous invite à le vérifier sur le lien suivant : http://www.nosdeputes.fr/thierry-mariani, site classant selon dix critères les députés français (le nombre de présences, de séances, d’interventions), les députés se situant soit dans le bleu (150 premiers), soit dans le noir (milieu du tableau), soit dans le rouge (150 derniers). « Je suis six fois dans le bleu, quatre fois dans le noir et jamais dans le rouge. » Et d’ajouter au sujet de la surveillance des élus : « Les Cancres de l’Assemblée est une émission vicieuse, ça arrive à tout le monde d’être crevé quand il y a un débat qui dure jusqu’à 1h du matin et même ceux qui travaillent le plus à l’Assemblée – je pense en faire partie – ont à un moment joué sur leur ordinateur, mais vous devez sûrement faire pareil en classe de temps en temps. » Et puis nous précise-t-il, ces classements des députés se font uniquement par le quantitatif, et ne prend pas en compte la qualité du travail effectué.

Thierry Mariani parle ensuite des nombreux voyages qu’il entreprend chaque semaine comme député de l’étranger, nous rappelant qu’il ne reste en France qu’une semaine sur 9 pour voir sa famille, mais qu’il passe le reste du temps dans les airs, et à l’étranger. « Je le dis avec une certaine fierté car il ne faut pas être modeste dans la vie, ça peut finir par nous desservir : je pense arriver à être à la fois très présent sur le terrain, qui est loin, et à être à la fois très présent aux Assemblées ».

Enfin, si jamais vous cherchez à voyager pas cher en avion, notre cher député se propose de vous aider dans vos démarches, car, avec tous ses déplacements il est « imbattable pour les prix d’avions », et connaît « toutes les combines pour voyager pas trop cher »…

Notre rencontre en radio :

Quel est le parcours de Thierry Mariani ?

 

Un homme aux convictions fortes et bien ancrées ou le portrait de Thierry Mariani par lui-même :